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Article Archerie Historique


Gianrico
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Bonjour,

J'ai traduit en français un article de Giovanni Amatuccio sur l'archerie ancienne et les problèmes d'approche, de méthodes etc. liées à sa pratique. Pierre m'a gentiment offert de le publier sur son site. Voici l'adresse:

http://www.archerie-primitive.com/arc_preh...o/amatuccio.pdf

J'espère que vous le trouverez intéressant. En effet Amatuccio, avec Vittorio Brizzi, autre "vieille connaissance" de la fédération italienne, sont en train de promouvoir une nouvelle approche basée sur les principes exposés dans l'article.

Si vous lisez l'italien, ces questions seront développées sur la revue "Arco", "voix" officielle de la fédération, à travers une série d'articles historiques et techniques.

Merci pour votre attention, meilleures salutations

Gianrico

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c'est très intéressant.

je m'étais déja posé la question sur les origines des disciplines modernes, en constatant que les tirs "en ligne" et à distance fixe" dérivent tous d'une certaine manière de l'entrainement militaire, cependant que les tirs de parcours dérivent plus ou moins de la chasse....

de là à y rechercher l'origine des vieux affrontements entre "ciblards" et viandards", je ne m'y hasarderai point.

et j'éspère que vous non plus! :108:

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" Des instructeurs expérimentés auront en charge cette tâche, et il devront la mener à bien avec le plus grand soin, en veillant à ce que les recrues empoignent l'arc correctement, exécutent l'action de tir avec force, et tiennent la main gauche bien ferme tout en tirant soigneusement avec leur droite; afin que l'oeil et l'esprit soient en parfait accord et focalisés sur la cible à atteindre"

Très intéressant, cette traduction. Merci Gianrico

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Merci pour cette très instructive lecture, cela donne effectivement des idées de parcours où le temps pourrait être compté (comme dans un triatlhon) avec la dernière cible qui reste en place jusqu'à un certains temps, arrivé trop tard dessus, par de tir possible ou bien alors la cible recule sur un rail, plus vite on arrive dessus, moins le tir sera éloigné, etc ....

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Merci à tous pour vos commentaires... M. Amatuccio m'a proposé d'écrire un article sur les flèches pour "Arcosophia", sorte de fascicule qui sortira dans "ARCO". Je me suis abonné à la revue et je ne manquerai pas de vous tenir au courant des tenants et des aboutissants de cette démarche théorique et pratique.

Pour l'instant, chers amis de :webarcherie: .... je reviens tout juste de la Bourgogne où j'ai visité -entre autre- Beaune et Dijon. Cela confirme ce que je pensais déjà: vous avez un très beau pays et des grandes traditions, un art et un artisanat, bref un esprit dont on peut être fiers et qui se révèle en milles petits détails...

Cela fait du bien de le retrouver de temps à autre.

Une très bonne années à vous tous, santé, bonheur et prosperité pour ce 2006.

Cordiales salutations

Gianrico

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Très bel article (je l'ai lu 2 fois).

Entièrement d'accord sur le fait que c'est bien d'avoir un costume médiéval, mais faut-il encore avoir la technique qui va avec quand on fait de la reconstitution... :29:

Je ne sais plus où j'ai vu cela (peut être sur Archasse), mais quelqu'un demandait ce qu'était une bonne flèche ?

Je crois que la réponse peut être " une flèche rapide, puissante et précise".

Merci pour cette traduction Gianrico (et tu peux nous en informer si il y en a d'autre ??? :21: ) :37:

A+

Edited by inquisiteur
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En as tu profité pour essayer un de nos excellents arcs bourguignons ? :29:

Non, le temps a été un peu tyran cette fois ci (d'ailleurs même dans le sens de la météo: neige et -10° :27: ), on a juste fait deux sorties à Beaune (très belle maison du XVème s. avec façade sculptée) et à Dijon (Eglise de St Michel, un chef-d'oeuvre avec en plus de très beaux tableaux XVIIème à l'intérieur...).

Je ne sais pas si tu te réfère à un modèle historique ou à une production actuelle, mais dans l'un et dans l'autre cas des adresses sont les bienvenues... la région c'est vraiment pas très loin d'ici et je peux tjrs organiser une descente, ou plutôt une montée en regardant la carte.... :P

En tout cas le propriétaire avait installé dans la cour de la maison une magnifique ramure de cerf; je n'ai pas demandé s'il était chasseur et/ou archer, mais c'est un détail que j'ai apprécié....

Meilleures salutations

Gianrico

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Merci pour cette traduction Gianrico (et tu peux nous en informer si il y en a d'autre ??? :21: ) :37:

A+

Bonjour Inquisiteur,

Je partage ton jugement sur la bonne flèche.

Comme tu le sais, Amatuccio (qui a étudié entre autre la présence des Normands dans l'Italie du sud et ses rapports avec l'histoire de l'archerie locale) a publié une édition critique du Perì Toxeias, dont je devrai commencer d'ici peu la traduction en français. Dans cet ouvrage il ne manquera pas le matériel pour de plus amples dévéloppements du point de vue suggéré par l'article (et par les traités anciens).

Je ne manquerai pas de vous informer s'il y a des nouveautés importantes par rapport au contenus d'éventuels articles sur "ARCO" ou au niveau de la fédération italienne.

Meilleures salutations

Gianrico

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  • 2 weeks later...

Merci pour cet article, je ne l'ai lu qu'aujourd'hui mais je le trouve vraiment excellent !

En plus, ça me donnera une explication toute prète pour justifier que j'achète des arc de plus en plus lourds (je n'en suis qu'à 65, mais je progresse).

Pour l'arc Bourguignon, c'est une vieille plaisanterie ici, c'est le rival de l'arc Celte et ils viennent tous deux régulièrement polluer les débats sérieux sur les arcs antiques, médiévaux et renaissance :P

Tu peux jeter un coup d'oeil sur cette discussion (plutot sérieuse) sur le sujet :

http://webarcherie.com/forum/index.php?showtopic=3880

En Bourgogne, si on manque de Yétis, Dahuts et d'arcs bourguignons, nous avons Bourgogne Archerie qui a de beaux parcours 3D http://www.bourgognearcherie.com

et on a du vin, du boeuf, des églises romanes, bref il y a de quoi faire.

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En plus, ça me donnera une explication toute prète pour justifier que j'achète des arc de plus en plus lourds (je n'en suis qu'à 65, mais je progresse).

Pour l'arc Bourguignon, c'est une vieille plaisanterie ici, c'est le rival de l'arc Celte et ils viennent tous deux régulièrement polluer les débats sérieux sur les arcs antiques, médiévaux et renaissance :P

Pour la puissance des arcs, moi aussi je suis à 65 (Hwarang, donc très souple) et j'attends avec impatience l'arc de Adam Karpowicz: 80# :wacko:

Ce n'est pas une grande période pour les entrainements (d'ailleurs ce n'est pas une grande période tout court), mais je compte aussi progresser, un peu dans le style des examinations militaires chinoises... :P

Pour l'arc bourguignon, je n'ai pas encore fini de rigoler sur la plaisanterie de Pierre, qui nous sort la pointe à percer les portes... :lol:

Si j'était français, je serais sûrement bourguignon, parce que je m'y sent plus que bien quand j'y vais, et que je préfère décidemment les arc petits et avec courbure aux long et droits. AUGH! Toujours si ce qu'on dit sur l'arc en question est vrai, bien sûr... la question est intéressante, d'autant plus que j'ai entendu parler de l'utilisation de l'arc composite par les romains... pourquoi pas un lamellé?

Meilleures salutations

Gianrico

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Merci Gianrico pour cet excellent article. Les archers italiens sont chanceux de pouvoir lire un tel questionnement dans leur revue fédérale.

Ça m'amène à une faire une analogie avec mon epérience personnelle.

Je suis arrivé au tir à l'arc après plus de 25 années d'art martiaux japonais -judo puis ju-jitsu- et, je peux constater de grandes similitudes dans l'évolution (ou le retour aux sources) de la pratique sportive vers la discipline martiale. Désolé pour la disgression, mais je continue l'analogie. À ses débuts en 1882, le judo conservait largement les atours martiaux du ju-jitsu, il mélait de façon harmonieuse efficacité au combat et une bonne utilisation de l'énergie physique et mentale à visée éducative.

La seconde guerre mondiale a entériné l'interdiction pure et simple par les Américains de toute pratique pouvant exacerber une quelconque volonté martiale.

On se retrouve alors avec un judo expurgé de ses racines "ju-jitsu" exit la plupart des clé, finis les coups portés, les techniques de strangulation seront réduites au minimum.

C'est ce succédané de judo qui parviendra en occident. D'art martial, il ne conservera que le nom.

Avec un recul de 50ans de judo, la question de la frustration des ceintures noires se fera de plus en plus impérieuse. On ne peut passer sa vie à executer des Katas.

Depuis une bonne dizaine d'années, on assiste à un retour en force de disciplines martiales et ce dans le plus grand désordre, un petit voyou avide d'affuter sa technique de combat de rues cotoie dans le même dojo l'esthète animé par une réelle discipline martiale.

Les choses sont un peu rentrées dans l'ordre. Vu la demande croissante de vrais arts martiaux les finauds flairant la bonne opération ont cédé le pas face à la réaffirmation des racines : le ju-jitsu (ça ne concerne que les arts martiaux japonais, pour le reste, je ne connais pas).

La demande de réaffirmation du tir à l'arc comme discipline martiale est absolument légitime, c'est, j'en suis persuadé, l'avenir de l'archerie (avec les arcs asiatiques), elle n'exclu en rien les tenants de la pratique sportive uniquement basée sur la recherche de la précision.

Mais dans ce cas, les filiations devraient, à mon sens, être plus claires. La pratique sportive de l'arc dans un but ultime de précision est plus proche du tir sportif aux fléchettes que d'un art martial, les compétiteurs aux fléchettes se considèrent, eux aussi et à juste titre, comme des sportifs

Les sportifs tirent avec un arc, les autres se servent d'une arme.

Ce raisonnement m'amène à un point de désaccord avec l'article : la chimère que serait la fusion de l'évocation historique avec une véritable discipline martiale.

Pourquoi ne pas moderniser l'approche ?

Sinon les pistes pratiques évoquant le "disque balistique" ou le "tir sous corde" m'emballent complètement.

Encore bravo, c'est vraiment le genre d'article qui peut faire évoluer les choses. De toutes façons, le fait qu'il existe prouve bien que ce type de questionnement est déjà présent dans pas mal de têtes reste à compter sur l'intelligence de nos fédé pour accompagner ce mouvement qui est plus proche de la lame de fonds que de la vulgaire écume. Encore désolé pour ceux que ma disgression a rebuté.

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c'est une réflexion très intéressante.

au passage, l'histoire de l'arc a 2 visages:

-un visage martial, qui a donné le tir en ligne, d'origine Anglaise, et le tir Beursault en France

-un visage civil, qui est celui de la chasse, partiellement à l'origine des Nature et 3D d'aujourd'hui

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Ce raisonnement m'amène à un point de désaccord avec l'article : la chimère que serait la fusion de l'évocation historique avec une véritable discipline martiale.

Pourquoi ne pas moderniser l'approche ?

Merci à toi Kuber pour ta reflexion très intéressante.

J'aurais une question par rapport aux arts martiaux, parce que je suis en train de faire un parcours complémentaire: je programme une formation de "guerrier" à partir du tir à l'arc (le plus complète possible et en tenant compte, bien sûr, de mes limites, y compris l'âge plutôt mûr etc.). Mais pour cela je me permets de t'écrire prochainement en MP, si tu est daccord.

Pour la question de l'évocation historique traitée dans l'article: il est bien de préciser que - en général - la pensée italienne est fortement marquée par une dimension historique sous-jacente. Pour faire un exemple, la philosophie c'est "l'histoire des idées", et ainsi de suite. Ce n'est pas le lieu ici d'en retracer les figures et les grandes lignes, mais c'est un fait. D'ailleurs je trouve - je l'ai constaté dans mon parcours en peinture - que c'est une force et une faiblesse. Une force parce que cette approche favorise l'exactitude dans les études, la précision dans les reconstitutions qui s'appuient tjrs sur un sérieux travail de recherche: c'est, en somme, le fait de savoir de quoi on parle; mais aussi une faiblesse parce que cette "structure des époques" dans laquelle on va travailler risque de devenir une cage qui empeche la liberté de mouvement, la créativité, l'ingeniosité, l'inspiration.

C'est pourquoi l'équation "discipline traditionnelle=matériel et méthodes traditionnels" doit être établie et interprétée avec une certaine souplesse.

La conscience d'une fracture entre le monde ancien et le moderne est ressentie par bcp de personnes différentes dans des manières différentes et par rapport à diverses problématiques. Il serait juste de respecter le plus possible les sensibilités individuelles. On pourrait créer des catégories, avec comme plate-forme commune l'approche et l'esprit de la pratique. Ceux qui considèrent que tout doit être "comme à l'époque" devraient trouver leur place, ceux qui pensent que au fond le matériel est sécondaire, que ce qui compte c'est l'esprit, devraient aussi trouver leur place.

Au fond il s'agit d'aménager un espace, et comme il n'existe pas encore il suffit de bien le penser avant de le construire concrètement, afin que tout le monde puisse s'y sentir à l'aise.

"Je n'ai pas de stratégie, la capacité d'adaptation est ma stratégie"... :-)

Meilleures salutations

Gianrico

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Guest Amatuccio

Salut à tous les membres du forum. Avant tout je m'excuse pour mon français. Je suis honoré et orgueilleux d'avoir reçu beaucoup d'appréciations et je remercie toutes ceux qui sont intervenus sur le sujet, et en pariculier Gianrico qui a pris la peine de traduire mon article. J'ai en particulier apprécié l'intervention de Kuber a laquelle voudrais cependant brièvement répondre sur le problème soulevé par lui de l'aspect historique du tir à l'arc. Mon article, écrit maintenant presque il y a dix ans, il naissait avec un but presque polémique avec les beaucoup des praticants du « tir historique », les queles en Italie, mais je crois en France aussi, de plus en plus nombreux ils organisent tournois en coutume de tir à l'arc. La subtile veine polémique était jusque adressé vers le fait qui se regarde à un réconstruction philologique parfait des matériels et des coutumes dans ces tournois ; mais, pour ce que me semble, il se pose attention insuffisante aux techniques de tir, qu'ils constituent la vraie essence du tir historique. La polémique était au même temp dirigée vers autres qui, en se définissant archers instinctifs, ils pratiquent un type de tir de plus en plus aplati sur les modèles du tir de précision olympique.

Et je viens au sujet soulevé par Kuber: pourquoi discipline martial et recouvrement des traditions historiques ils vont, à mon avis, de même pas ? Je crois en effet, qu'indépendentement du type d'équipement utilisé, l'idée d'art martial ne puisse pas faire abstraction de l'étude et de la pratique de l' « art » comme pratiquée quand l'arc était une arme. Nous n’avons pas la tradition japonaise qui a transmis de maitre en maitre les tecniques du Kyudo jusq’à notres jours. Malereusement en Occident, mais aussi dans grand partie du monde asiatique, les anciennes tradictions de l’archerie sont tout presque disparus. Le tira à l’arc moderne a été un’invenction des gentlemen anglaises du XIX siécle qui n’a regardé presque rien des anciennes tradictions et qui a fondé tout sur la seule precisicion.

Mais, ereusement, nous possedons un immense patrimoine écrit qui a eté nous tramandé par les anciennes civilisations (Byzantines, Persans, Chinoise, Turques, Arabes etc.) constitue par nombreuses traités d’archerie. Je croi que a travers l’etude de ces traités il est possible de reconstruire un’école martial de tir : un’école laique et occidentale, sans maitres consacrés et sans…robes noires.., mais qui se peut fonder sur une tradition qui s’est développées pendat beaucoup de siécle. C’est ce que nous avons proposé, avec mon ami Vittorio Brizzi, sur le dernier numero de ARCO, la revue des archers italiens, en l’appellant la «Voie de l’archer mediterranien », où pour mediterranien on intende les anciennes traditions d’archerie de toutes le peuples de la Mediterranée (Egyptiens, Assyrs, Turcs, Arabs, Byzantine etc.) qui ont eu en commune l’usage de l’arc composite e la production écrit sur l’arguement.

En revenant au discours de l'art martial, je disais donc, que l'art martial doit pour force de choses se relier à la tradition militaire du tir à l'arc. Pas de misticisme, pas de New Age, pas de traditionalisme, il s’agit simplement, en notre cas d'adopter un système laïque et occidental qu'il tiens compte de la tradition historique sans en faire un fétiche.

Salutations,

Giovanni Amatuccio

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Je tenais à préciser que dans ma réponse à Kuber j'ai évidemment exprimé mon point de vue personnel, qui n'engage que moi. Je partage les concepts et les idées de fond des propositions du Prof. Amatuccio, et je contribue volontiers à leur diffusion au-delà des Alpes. Il est tout aussi évident que je ne suis pas "partie prenante" dans les processus qui s'opèrent en Italie mais un simple sympathisant et éventuellement "membre de soutien", étant rattaché à la Fédération française.

Je n'ai donc pas parlé au nom de qui que ce soit, mais juste en ce qui me concerne.

Personnellement j'attache une grande importance à la synthèse des aspects esthétiques-rituels et fonctionnels des différentes disciplines, du tir à l'arc comme des autres arts martiaux. Ma vision est très "japonaise", et la seule raison pour laquelle je ne pratique pas le kyudo est ma préference pour les arcs courts et puissants (donc des arcs composites).

Meilleures salutations

Gianrico

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Peut etre en hors-sujet, mais pour alimenter les aspects matériels et techniques de tir anciens.

J'ai lu sur le net (mais où ?) un article interessant d'un américain se rendant au champ de tir en compagnie d'un coréen.

L'américain avait un longbow tout bois traditionnel tandis que le coréen avait un arc moderne en fibre.

Le coréen examine et admire l'arc américain. Son proprio fait une grande tirade sur la tradition, l'histoire, la culture, Crécy, etc (comme moi en fait ! :P )

Mais le coréen lui demande alors : "tirez vous cet arc comme vos ancêtres le faisaient ?" parce que lui, avec son arc moderne, tirait selon la méthode ancienne coréenne.

Et l'américain de se rendre compte qu'il tire comme Asbell ou d'autres le recommandent, sa technique n'a rien d'ancestral...

En fait, pour etre vraiment historique, notre matériel ET AUSSI notre technique ET AUSSI les exercices de tir devraient se rapprocher davantage des modèles historiques.

Pour Stephen SELBY d'Atarn, le matériel compte peu. Il est heureux de tirer des flèches alu avec des Grozer en fibre (ce qui me dérange un peu, moi !). Mais il tire au pouce, à pied et à cheval en reprenant les postures qu'il a découvertes dans des livres chinois anciens.

Il a été dans des coins perdus du Qinghai ou des tibétains font des concours entre villages, accompagnés de chanteuses-jeteuses de sorts pour tirer sur une cible placée à 100 mètres, où l'on boit des grands bols d'alcool entre chaque flèche, suivant une tradition pluri-séculaire. Les archers ont de plus en plus souvent des arcs classiques voire même des compounds mais pour Stephen, il s'agit bien de tir traditionnel.

Ca serait peut etre ça, la fracture Asie-Europe ? L'Europe concentrée sur le matériel et l'Asie sur la façon de l'utiliser ?

Il faudrait donc que chacun fasse un effort, que l'Europe retrouve les jeux d'arc anciens tandis que l'Asie sauve ce qui peut rester de sa tradition facturière.

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Ca serait peut etre ça, la fracture Asie-Europe ? L'Europe concentrée sur le matériel et l'Asie sur la façon de l'utiliser ?

Bonjour Gallus,

Je crains que ce soit qqchose de plus profond. L'Europe a pu acquérir une distance critique suffisante par rapport à certaines problématiques justement parce que ça a été le lieu d'une élaboration théorique et de la praxis qui ont changé le visage de la planète. La révolution industrielle et le monde moderne ne sont pas nées en Asie mais bien dans la vieille Europe. Voilà pourquoi certains problèmes ne sont ressenti que par des européens, ni par des americains ni par les asiatiques. À moins, bien sûr, d'une conscience critique et historique particulièrement aiguisées.

Les Asiatiques dont le niveau de vie - du point de vue industriel et "civilisé" - n'est pas très élevé, continuent leurs pratiques d'une façon "naïve", en ne regardant qu'a poursuivre leur tradition, entendues comme des rituels, sans prendre en compte d'autres aspects. Par cette voie, tôt ou tard il deviennent des orientaux "civilisés" (comme au Japon ou à Hong Kong ou dans certaines villes des Philippines) et regardent à l'Occident comme à un modèle et à une situation exemplaire. Malheureusement à ce moment là ou les traditions ont déjà disparu ou elle sont réduites à folklore.

Les maux il viennent mais si l'on ne sait pas d'où il viennent... faute d'anamnèse le diagnostique devient difficile et la thérapie impossible. Les américains ont une conscience historique de deux ou trois siècles, ce sont des fils - nés déjà modernes dans leur âme - de la vieille Europe. Il sont né dans l'idée du conflit et cette réalité les accompagne, comme une sorte d'imprinting. Quoi qu'il fassent, il mettent leur combinaison camo et partent à la guerre: il font la guerre à la chasse, la guerre dans les affaires, la guerre à l'école (forcémment il y a des morts de temps en temps). Guerre qui elle aussi n'a pas de vraie histoire et donc de vrais valeurs, se reduisant à l'affirmation d'une supériorité, en suivant le dicton qui dit: la fin justifie les moyens.

Les orientaux vivent un peu comme les Grecs anciens, dont Platon écrivait: "Vous les Grecs, vous êtes toujours des enfants; il n'y a pas un grec qui soit vieux" (Timée, 22b). Ce qui leur manque, c'est la conscience de l'histoire comme quelque chose qui produit des transformations profondes et radicales, qui engendre des problèmes entre l'"avant" et l'"après". Il y a une profonde acceptation et fatalisme de ce qui arrive, l'homme oriental n'étant pas de tout individualiste, ni "homo faber".

C'est ça, je crois, ce qui nous tourmente et au même temps qui échappe - la pluspart du temps - aux américains et aux asiatiques: la conscience historique, qui devient à un moment donné - période postindustrielle, je ne sais pas - la conscience que quelque chose d'essentiel a été laissé en arrière et peut-être perdu. Irrimédiablement?

Salutations

Gianrico

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Je viens de relire l’article d’Amaduccio, et vraiment, je le trouve passionnant.

Reste à espérer que Gianrico, Amaduccio et EP vont s’entendre pour nous fournir une traduction impeccable accompagnée d’un bon appareil critique. Peut-être pourrons nous trouver en annexe les articles d’Amaduccio qui paraissent désigner une voie vers l’application de ces recherches historiques.

Cependant, malgré le complément apporté par Amaduccio, la primauté de la juste reconstitution historique sur l’application pure et simple d’enseignements et de pratiques apportés par ces textes me laisse dans l’expectative.

Même si l’entreprise est alléchante en termes didactiques, le risque n’en est pas moins le manque d’adhésion d’une bonne part des archers.

Beaucoup, et j’en suis, sont dans l’attente d’une pratique archère unifiée, modernisée, recouvrant intégralement sous l’aspect martial (je n’ai pas dit militaire) la dynamique et la vivacité qui lui sied.

Le volet historique m’intéresse plus qu’il me passionne. Mes maigres connaissances et ma culture aux frontières très délimitées me paraissent un frein. J’ose croire que je ne suis pas le seul.

Ne serait-il pas plus fédérateur de rassembler sur le dénominateur du désir d’une archerie pleine et entière plutôt que de multiplier les discriminants en greffant à ce désir une appétence particulière pour la reconstitution historique.

Comme l’a bien rappelé Gianrico, si nous sommes imprégnés par notre culture, notre histoire, nous en sommes aussi les prisonniers. Pour mon cas, la Bretagne est loin d’être la croisée culturelle de l’archerie comme peut l’être, par son histoire, la Campanie.

Mener à bien un tel projet nécessite une grande adhésion. Sinon, où trouver formateurs, comment financer la normalisation des outils d’entrainement, comment maintenir une offre de compétitions régulière dans le temps ?

Ainsi, associer l’apport considérable du travail historique d’Amaduccio à une formule qui rassemble le plus grand nombre parait incontournable.

Si tout le monde connaît l’arc, notre discipline souffre d’un déficit d’image, et ce tant en visibilité qu’en qualité.

La mise en avant du tir olympique et l’essai de starisation de quelques uns ne sont pas pour améliorer la situation en profondeur. La récente multiplication de films grands publics où l’arc tient une bonne place dénote pourtant d’un intérêt du public sinon d’une bonne place de l’arc dans son imaginaire. C’est à mon sens cet imaginaire qui devrait être pris en compte.

Néanmoins, l’autosatisfaction affichée dans les colonnes de la revue de la fédé française sur le frémissement du nombre des licenciés parait une vraie pantalonnade et montre à quel point cette fédé est aveuglée par la locomotive (ou le rouleau compresseur, au choix) olympique.

Que faire face à un jeune (ou moins jeune) qui vient s’inscrire à la fédé en ayant pour sa part bien intégré (consciemment ou non) les 3 arkan tels que rappelés par Amatuccio : vivacité, puissance et précision ?

Le mettre devant une cible anglaise ?

Lui apprendre les arcanes du spine, de « l’immobilité dynamique » (!?), l’initier à différencier les multiples pratiques, fédérations, compét ?

Lui expliquer que s’il veut faire de l’arc nu il peut au choix faire de l’arc chasse, droit ou barebow, ce dernier répondant à des règles strictes sur tout sauf sur la palette (hypocrisie comique), qu’il peut, s’il le désire utiliser indifféremment ces arcs dans les mêmes concours en sachant que classements et cibles et règles pourront varier ?

Qu’aurions-nous fait à vingt ans pour une fédé qui se propose d’annihiler et d’amputer ce que tout nouvel impètrant possède de façon « innée » : vivacité, force, précision ?

Le décalage est énorme entre l’image de l’arc en général et celle des fédérations sportives d’archerie. C’est peut-être là le vrai paradoxe des archers.

Pourvu que les nouveaux licenciés ne s’en rendent pas compte trop vite.

Enfin, que dire de la « tradition archère occidentale », sinon qu’elle n’existe pas (provocation délibérée et sympathique). L’histoire nous montre que l’archer (français) considéré comme vulgaire piètaille, n’est qu’un simple pion guerrier pour la chevalerie. Le serf était obligé de se servir de l’arc pour défendre l’interêt de son seigneur. Les guerres terminées, il ne pouvait s’adonner à la chasse sans risquer de servir la potence.

On peut comprendre que la mise au clou de l’arc s’accompagnait d’un vif soulagement.

Soulagement exprimé par les seuls survivants au piétinement des fiers destriers de leur chevalerie peu encline à s’embarrasser de marauds inutiles au noble art de la guerre. Ce qui peut, au passage, donner une lecture intéressante de Robin des Bois, utilisant l’instrument de son asservissement pour se libérer du joug du despote.

Et ailleurs, qu’en est-il ?

L’Asie ?

Les beaux arcs asiatiques sont fabriqués par des esthètes occidentaux.

J’ai, il y a peu, vu un reportage photo sur une compétition villageoise d’un village tibétain : Talgrimo.(non publié).

La pochade, si elle peut faire sourire est plutôt triste. Le fédérateur est plus le tchang (bière) que l’arc. Le but était d’atteindre une cible d’argile à 20mètres, le gagnant rafle une petite somme… qui , faute de vainqueur sera sûrement remise en jeu ultérieurement. Si les arcs étaient droits, les flèches l’étaient moins, le tout très mal construit et pas entretenu.

Reste la Corée, qui a trouvé avec l’arc occidental et la cible anglaise un moyen de faire parler d’elle positivement. On pourrait peut-être parler dans ce cas d'organisation sociale médiévale.

La gentry britannique y aurait-elle songé lorsqu’elle a mis au point cette discipline ?

Vraiment l’archerie est paradoxale.

Finalement, mon admiration pour Kano, fondateur du judo s’en trouve renforcée. Il a su créer une discipline cristallisant développement personnel, esprit combattant et plaisir tout en étant éducative.

Pour l’archerie, tous les espoirs sont permis quand on voit poindre des articles qui, s’ils ne sont pas encore fédérateurs, ont une visée fondatrice. Les jalons sont posés, reste à suivre la voie vers plus de plaisir et de contentement dans notre passion : l'archerie.

PS. Gianrico, j’aurai beaucoup de plaisir à lire ton mail et encore plus à mettre à ta disposition quelque expérience en matière d’arts martiaux.

Edited by kuber
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