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Robinier et attaque de xylophages


seregon
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Bonjour à tous

Dans la foret près de chez moi, j'ai repéré il y a quelques temps un gros robinier tombé au sol.
Aujourd'hui je me suis enfin décidé à récupérer ce qui l'était plutôt que de le laisser pourrir.

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Direction la plus belle branche à environ 1m du sol. Son extrémité avait déjà été coupée car dépassant sur le chemin. Sur cette photo, c'est celle qui est par terre devant.

J'attaque à la scie et la branche de 15 cm de diamètre tombe en quelques minutes.

Je constate que l'écorce s'en va très facilement, donc je tire dessus pour l'enlever. C'est pas ce qu'il y a de plus lourd, mais c'est pas utile de la ramener à la maison.

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Et là, horreur et damnation... De sales bêtes squattent sous l'écorce.

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J'ai pas l'impression qu'ils aient commencé à attaquer le bois ou a peine.

Du coup je m'attaque à une autre branche un peu plus haute et dont l'écorce ne part pas toute seule.

J'ai pour le moment laissé la première au sol et récupéré la deuxième.

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La voici dans le garage. 2,40 m de long et 12 cm de diamètre.

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Alors à vos avis, la première j'y retourne pour la récupérer ou je la laisse pourrir?

De toutes façons, il faut que j'y retourne, il en reste une belle à couper...

 

 

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Dans l'éventualité que l'aubier seulement soit attaqué ça peut valoir le coup si le duramen est encore sain, mais si ce n'est pas le cas, je suis d'accord avec Jean- Claude, ce serai de la perte de temps.

Mine de rien, même si pour la majorité d'entre nous la facture d'arc est un loisir qui prend beaucoup de temps, il vaut mieux aller droit au but. Belle billette...

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il y a 34 minutes, Link a dit :

Dans l'éventualité que l'aubier seulement soit attaqué ça peut valoir le coup si le duramen est encore sain, 

A première vue je pense que seule l'aubier, et encore peut être même pas, est attaqué.

J'ai bien envie d'aller la chercher quand même. Au pire elle finira dans le poêle. Ce ne serait donc que du temps à moitié perdu...:00000726:

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Il y a 3 heures, Corbeau a dit :

Il y a une quinzaine d'années les cernes étaient plus épais...  Quelqu'un a une hypothèse ?

j'ai constaté la même chose sur plus d'une essence de bois , orme entre autres .... les premiers cernes,  10/15 ans sont souvent plus fin.

ça doit être un des effets des changement climatiques ... d'une manière ou d'une autre :19: .

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Il y a 11 heures, seregon a dit :

A première vue je pense que seule l'aubier, et encore peut être même pas, est attaqué.

J'ai bien envie d'aller la chercher quand même. Au pire elle finira dans le poêle. Ce ne serait donc que du temps à moitié perdu...:00000726:

Surtout que le duramen de robinier est réputé pour être très durable !

Il y a 7 heures, shivamindi a dit :

j'ai constaté la même chose sur plus d'une essence de bois , orme entre autres .... les premiers cernes,  10/15 ans sont souvent plus fin.

ça doit être un des effets des changement climatiques ... d'une manière ou d'une autre :19: .

 

il y a 9 minutes, PEDRO a dit :

Je pense que ça dépend surtout de la qualité du terrain sur lequel il pousse........

Oui c'est principalement une question de lumière que reçoit l'arbre : dans ses jeunes années il n'a probablement pas eu beaucoup de concurrence pour en obtenir, puis au fil des ans ses voisins ont grandi en même temps que lui jusqu'à avoir un feuillage plus dense et moins de lumière pour notre arbre. On peut aussi souvent observer que les cernes redeviennent d'un coup très gros à partir d'une année lorsqu'une éclaircie un peu drastique a été réalisée sur la parcelle.

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il y a 37 minutes, PEDRO a dit :

Je pense que ça dépend surtout de la qualité du terrain sur lequel il pousse........

Et de la quantité de matière organique à disposition pour ce nourrir....les deux sont indissociable. 

La lumière disponible influe surtout sur la manière dont l'arbre va fonctionner....pas assez de lumière et l'arbre va tout simplement aller la chercher, et donc va pousser très vite en hauteur au détriment de la "rigidité"....la il s'en fout un peu de la rigidité car cette situation d'absence de lumière est en général dû à une forte densité de jeunes sujets ou au contraire de très gros sujets. Il est protégé du vent et des intempéries. 

Une fois qu'il a accès à la lumière l'utilisation de l'énergie va changer en partie.

Quand l'accès à la lumière se fait naturellement et lentement tout se passe généralement bien....

Par contre,  quand ça se fait plus brutalement,  genre opération de dépressage mal conduite, les arbres plient jusqu'à ce que le houppier touche le sol.....

Enfin, c'est ce que j'ai souvent constater dans mon travail.

Bien sûr mon explication reste "basic", il y a d'autre facteurs qui rentrent en ligne de compte.

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il y a une heure, pat21 a dit :

Par contre,  quand ça se fait plus brutalement,  genre opération de dépressage mal conduite, les arbres plient jusqu'à ce que le houppier touche le sol.....

C'est aussi ce qui se produit lorsqu'il y a des dégats suite à une tempête. On veut garder les arbres encore debout mais comme il y excès de lumière au niveau du houppier, les arbres font ce qu'on appelle une "descente de cime" et la flèche et les branches hautes meurent.

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Pour les cernes de croissance irréguliers, il y a en effet de nombreuses explications possibles. Le changement climatique n'est pas la principale à mon avis. Il faut peut être prendre en compte que le robinier est une essence qui s'exploite beaucoup en taillis. Les tiges (futurs tronc) se développent sur des souches possédant déjà un système racinaire très développé. Il y plusieurs "tiges" qui se font concurrence et les plus vigoureuses finissent par freiner ou faire mourir  les plus faibles.

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Ce n'est pas le même type de croissance pour un sujet "franc de pied", c'est à dire issu d'une graine (ou fruit) ou d'un drageon qui développe une seule tige fléchée et le système racinaire en même temps.

Edited by Picpic45
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il y a 46 minutes, pat21 a dit :

Et de la quantité de matière organique à disposition pour se nourrir.

Petite précision.

Les arbres, comme tous les végétaux chlorophylliens (sauf les plantes carnivores) ne se nourrissent pas de matière organique mais de minéraux qui proviennent eux de la minéralisation de la matière organique fraiche ou de l'humus. Les sol riches en matière organique et en humus sont plus "nourriciers" que les sol pauvres mais grâce uniquement à la décomposition et la minéralisation de cette matière organique.

Dans une tourbière, par exemple, le sol est constitué à plus de 90% de matière organique mais celle ci (la tourbe) ne se décompose pas à cause du manque d'oxygène (sols gorgés d'eau), de l'acidité très forte, du froid, ... Les plantes capables de vivre et de pousser dans une tourbière développe des stratégies particulières pour trouver les minéraux qui leurs sont indispensables (plantes carnivores par exemple).

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Il y a 13 heures, seregon a dit :

J'ai bien envie d'aller la chercher quand même.

Oui, récupère également cette billette si elle n'était pas en contact avec le sol.

Le robinier est une essence beaucoup utilisée pour faire les piquets de clôture ou dans les vignes et ce bois est très durable même sans traitement chimique ou thermique. C'est la plus durable des essences locales, comparable à certains bois exotiques mais peu utilisée malheureusement pour faire des dalles, mobiliers extérieurs, lame de terrasse, ....

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Payé le double du châtaignier, le piquet en robinier est très demandé par les vignerons qui le préfèrent souvent au piquet métal ou en bois traité.

Edited by Picpic45
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vous avez sans doute raison ! ....... mais un stress hydrique ou la pollution peuvent avoir le même effet sur la croissance des cernes annuels selon les spécialistes en dendrologie  , hors depuis un certain nombre d'années  ,l'Europe a tendance a subir des sécheresses répétées due aux changements climatiques.....  les facteurs sont effectivement multiples.

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Un peu de lecture sur le sujet de la croissance des arbres.

A/ La Structure et le fonctionnement de l'Arbre

 1) L'arbre se compose de trois parties différentes (figure n°1)

- Le système racinaire  qui ancre l'arbre dans le sol et absorbe l'eau et les sels minéraux servant de matières nutritives; il est constitué d'une racine principale verticale (pivot), de racines secondaires latérales prolongées par des radicelles porteuses de poils absorbants;
-
Le tronc, gros cylindre de bois et tige principale de l'arbre; la partie du tronc dépourvue de branche est aussi appelée fût;
-
La couronne (houppier) constituée de branches et de rameaux portant le feuillage; la partie la plus élevée de la couronne se nomme la cime.

 

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 Figure n°1- La structure de l'arbre 

 

2) L'arbre, organisme vivant, est une véritable usine biologique (figure n°2)

Un arbre se présente comme un fantastique cylindre de bois. Le tronc relie, grâce à un ensemble de tuyauterie à double sens, le système racinaire au feuillage. Les deux systèmes s’organisent et s’étendent : l’un pour capter au mieux l’eau et les sels minéraux du sol, l’autre la lumière et le gaz carbonique indispensables à la photosynthèse.
L’arbre fonctionne comme une usine biologique : ses matières premières sont l’eau, les sels minéraux du sol et le gaz carbonique de l’air et les produits finis sont l’oxygène restitué à l’air et les composants organiques du bois, des feuilles, des racines ainsi que des résines et des tanins.

Toutes les parties de l’arbre sont parcourues par des vaisseaux qui constituent l’équivalent de notre propre système circulatoire. Un double courant de fluides irrigue l’ensemble.
La sève ascendante ou sève brute est une solution d’eau et de sels minéraux dissous ; elle est aspirée dans l’arbre par un effet de répercussion de l’évaporation au niveau des feuilles. Cette solution primitive est traitée dans les cellules spécialisée des feuilles où s’opère la photosynthèse (grâce à la chlorophylle). En utilisant l’énergie solaire, les cellules chlorophylliennes combinent le carbone (tiré du gaz carbonique de l’air) à la sève brute pour fabriquer des composants organiques.
Ces matériaux Organiques mis en solution constituent la sève élaborée (sève descendante). Cette sève alimente l’arbre pour le nourrir et s'accumule dans les cellules spécialisées du tronc et des racines qui la stockent afin d'assurer la vie au ralenti de l’arbre en hiver.

Comme tous les êtres vivants, l’arbre respire et transpire :
- Il respire par un mécanisme qui lui fait absorber de l’oxygène et rejeter du gaz carbonique. De jour cette respiration est négligeable par rapport à la photosynthèse qui lui fait rejeter de l’oxygène (O2). La nuit,faute de lumière il n'y a pas de photosynthèse, donc l'arbre ne fait que respirer et rejeter du CO2.
- Il transpire grâce à ses feuilles dont certaines cellules sont semblables aux pores de notre peau. Les feuilles éliminent ainsi l’eau et la vapeur d’eau en excès.

Enfin, on peut signaler quelques échanges gazeux complémentaires par de petites ouvertures de l’écorce, les lenticelles.
 

 

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 Figure n°2 - Le fonctionnement de l'arbre

B/ La Croissance de l'Arbre en épaisseur

Comme pour beaucoup de plantes, la croissance de l'arbre dépend de nombreux facteurs environnementaux. Outre son potentiel génétique (un chêne grandit moins vite qu'un sapin ou qu'un pin), le lieu où il se trouve (le substrat c'est-à-dire la composition du sol, la pente du terrain, l'exposition à la lumière solaire, la concurrence avec d'autres espèces végétales), l'arbre est aussi soumis à des facteurs à impact plus occasionnel, comme les animaux, les parasites et bien sûr l'activité humaine (abattage, émondage, élagage, incendies).
Mais parmi les facteurs qui  déterminent la croissance de l'arbre, le facteur qui prédomine est le climat (les conditions climatiques). Il existe divers climats sur la planète qui ont chacun des caractéristiques météorologiques différentes et dont les phénomènes climatiques (températures, précipitations) peuvent eux-mêmes changer au cours du temps.

 

1) La croissance de l'arbre est annuelle et concentrique (figure n°3)

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 Figure n°3 - Une croissance concentrique

 

La croissance de l'arbre se réalise de manière concentrique, de l'extérieur vers l'intérieur. Elle est assurée par le cambium, fine couche de cellules embryonnaires, située sous l'écorce. Le cambium constitue l'assise cellulaire du bois. 

Dès sa première année de vie, l'arbre produit, autour de sa moëlle, un cercle ou anneau de cellules, appelé cerne de croissance. Ce premier cerne constitué de cellules vivantes (stockant la nourriture et transportant la sève) s'appelle le bois d'aubier (ou bois vivant). L'année suivante, pendant la période de croissance, les cellules se divisent et un nouveau cerne de bois d'aubier se forme autour du précédent et ainsi de suite. Au bout de quelques années (environ 20 ans selon les espèces), le bois d'aubier le plus ancien meurt et devient ce que l'on appelle le bois de coeur (duramen ou bois mort). A mesure que l'arbre grandit, le nombre de cernes correspondant au bois de coeur augmente alors que le nombre de cernes d'aubier reste à peu près constant. Chaque fois que l'arbre grossit, c'est-à-dire lorsque se forme un nouveau cerne, l'écorce se fend et une nouvelle écorce se constitue.
 

Une coupe transversale et/ou radiale d'un tronc permet de distinguer les divers éléments qui le composent (Figures 4 et 5)
De l' extérieur vers l' intérieur on distingue :
- L'écorce : formée d'une part de l'écorce externe (cellules mortes),une enveloppe protectrice, étanche et imperméable et d'autre part de l' écorce interne (cellules vivantes ou liber);
- Le cambium : zone extensible entourant le bois et qui chaque année ajoute un cerne, un anneau de cellules. Vers l'extérieur, le cambium génère le liber (c'est dans le liber que la sève élaborée descend des feuilles vers les racines, par le plhoème, système de vaisseaux) et vers l'intérieur, il génére l'aubier.
- L'aubier (bois vivant) : formé du xylène (ensemble de vaisseaux dans lesquels monte la sève brute des racines vers les feuilles) et de rayons ligneux qui assurent l'alimentation entre le bois et l'écorce et qui jouent le rôle de rôle de réserves. Composé de cellules vivantes, l'aubier participe à la croissance de l'arbre.
- Le bois de coeur ou duramen (bois mort) : constitué de cellules mortes (bouchées par du matériau organique) et à paroi rigide (lignine imbibant la cellulose), le duramen ne participe plus à la croissance de l'arbre; il assure l'armature, le soutien de l'arbre.

De manière générale le duramen est plus dur, plus dense et donc plus résistant aux attaques de parasites, alors que le bois d'aubier est plus mou et moins résistant. C'est pourquoi les artisans du bois (charpentiers, ébénistes) enlèvent l'aubier (car non durable) pour ne travailler que le bois de coeur.

 

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Figure n°4 - Anatomie d'un tronc d'arbre

 

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Figure n°5 - Section  d'une coupe transversale

 

La limite bois de coeur (duramen) / bois d'aubier est plus ou moins visible à l'oeil nu selon les espèces.
Peu visible pour certaines espèces comme le hêtre ou le bouleau, cette limite apparait nettement pour le chêne et le pin dont le duramen et l'aubier sont de couleurs bien distinctes comme nous pouvons le constater sur la figure n°6.
Cette différence de couleurs est particulièrement caractéristique du bois de chêne :  
son duramen contenant une forte proportion de lignine et de tanins est de couleur plus foncée.

 

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 Figure n°6 - Observation à l'oeil nu : bois de chêne, bois de pin (coupes transversales)  

 

2) Dans nos pays à climat tempéré la croissance est cyclique car directement rythmée par les saisons

Chaque année la croissance se réalise au cours de deux saisons :
- au printemps, de fin mars à juin;
- en été, de juin à septembre.
La croissance est quasi-inexistante en automne et inexistante en hiver (l'arbre se met en repos, s'endort, pour ne se réveiller qu'au printemps de l'année suivante).

Cette croissance annuelle en deux périodes (printemps et été) explique que chaque cerne comporte deux parties distinctes :
- le bois de printemps (appelé bois initial). Comme au printemps (période de reprise de croissance), les besoins en eau sont importants (pour assurer le développement des feuilles et des fleurs) et que les conditions climatiques sont en général les plus favorables (chaleur et pluviométrie), cela permet une croissance plus rapide. Ainsi dans le cerne annuel, le bois de printemps apparait comme une large bande de bois, tendre et de couleur claire;
- le bois d'été (appelé bois final). Comme en été les conditions climatiques sont moins favorables (fortes chaleurs ou sécheresse), la croissance devient plus lente et dans le cerne, le bois d'été à la forme d'une bande plus étroite, dure, compacte et plus foncée. 

La distinction bois de printemps, bois d'été est souvent difficile à l'oeil nu. Mais elle apparait nettement lors de l'observation au microscope (figure n°7) :
le bois de printemps présente de grosses cellules alors que le bois d'été est formé de cellules plus petites.
L'observation au microscope permet aussi de mettre en évidence les structures cellulaires différentes des feuillus (ici un bois de chêne) et des résineux (ici un bois de pin).

 

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Figure n° 7 - Distinction bois d'été (année n) bois de printemps (année n+1)

 

 Dans nos régions à climat tempéré, c'est précisément cette alternance bois de printemps, bois d'été, qui détermine le cerne annuel et qui permet donc de mieux distinguer les cernes annuels successifs. Il est ainsi plus facile de compter les cernes afin de connaître l'âge d'un arbre (le nombre de cernes indiquant la durée de vie de l'arbre).

Comme les conditions climatiques peuvent varier d'une année à l'autre, la largeur des cernes annuels (c'est-à-dire la quantité de bois produit par l'arbre)  est également variable.
La largeur globale d'un cerne annuel (bois de printemps et bois d'été) constitue alors un indicateur, une signature, des conditions climatiques qui existaient au cours de l'année :
- un cerne large indique de bonnes conditions de croissance;
- un cerne plus étroit révèle des conditions de croissance plus difficiles (périodes de forte sécheresse ou de gel intense et tardif).

Il convient cependant de préciser deux points importants :
- si  au cours d'une année n les conditions de croissance sont particulièrement difficiles,
les conséquences seront visibles sur le cerne correspondant (cerne très étroit), mais elles seront également visibles sur les cernes des années suivantes et ce parfois jusqu'à 10 ou 15 ans, le temps que l'arbre refasse des réserves et se reconstitue "une santé"; ce phénomène explique que l'on puisse trouver une succession de cernes très étroits appelés microcernes, révélateurs de fortes variations climatiques;
- les microcernes peuvent tout simplement s'expliquer par l'âge avancé de l'arbre; si l'on prend l'exemple du chêne, sa croissance se déroule différemment selon son âge :  - de 1 à 15 ans, la croissance est très rapide (croissance dite de jeunesse);
                       - à partir de la 15ème année, la vitesse de croissance diminue et le chêne devient plus sensible aux variations climatiques;
                       - vers 150-200 ans, la chute de croissance entraîne l'apparition de microcernes essentiellement liés à l'âge de l'arbre.

Comme nous venons de le voir, sous l'influence de facteurs environnementaux parmi lesquels prédomine le climat, la largeur des cernes annuels (c'est-à-dire la quantité de bois produit par l'arbre) varie d'une année à l'autre. C'est sur cette variabilité que repose l'utilisation des cernes de croissance à des fins scientifiques et que se fonde tout particulièrement la dendrochronologie.

 

http://dendrochronologie-tpe.e-monsite.com/

Un extrait du site cité ci-dessus (que j'avais distribué à mes élèves dans le cadre d'un cours sur le sujet en question).

En espérant ne pas vous avoir trop ennuyé avec cette lecture.

 

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il y a 30 minutes, Picpic45 a dit :

Il convient cependant de préciser deux points importants :
- si  au cours d'une année n les conditions de croissance sont particulièrement difficiles,
les conséquences seront visibles sur le cerne correspondant (cerne très étroit), mais elles seront également visibles sur les cernes des années suivantes et ce parfois jusqu'à 10 ou 15 ans, le temps que l'arbre refasse des réserves et se reconstitue "une santé"; ce phénomène explique que l'on puisse trouver une succession de cernes très étroits appelés microcernes, révélateurs de fortes variations climatiques;
- les microcernes peuvent tout simplement s'expliquer par l'âge avancé de l'arbre; si l'on prend l'exemple du chêne, sa croissance se déroule différemment selon son âge :  - de 1 à 15 ans, la croissance est très rapide (croissance dite de jeunesse);
                       - à partir de la 15ème année, la vitesse de croissance diminue et le chêne devient plus sensible aux variations climatiques;
                       - vers 150-200 ans, la chute de croissance entraîne l'apparition de microcernes essentiellement liés à l'âge de l'arbre.

C'est principalement cette partie qui peut apporter une réponse à la question soulevée au début du post à propos des cernes du robinier coupée par Séregon.

Un stress se répercute parfois pendant de nombreuses années ce qui entraîne une succession de cernes étroits même si le stress n'a été subit que la première année.

La croissance n'est pas un phénomène linéaire en fonction de l'âge de l'arbre. Une essence comme le robinier surtout pour les taillis à une croissance rapide, voir très rapide pendant environ une vingtaine d'année voir 30 ans puis se ralentis naturellement ensuite (même sans stress). En exploitation forestière, on parle d'"âge idéal d'exploitation" car ensuite chaque année le volume de bois produit dans la parcelle devient de plus en plus faible et il est préférable de récolter et de planter de nouveaux sujets ou de permettre à de nouvelles tiges (dans le cas du taillis) de se développer.

Edited by Picpic45
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Pour ma part,  la sortie avec les enfants pendant les vacances de Noël avec leur père,  plus le potentiel de plaisir que pourra procurer ces billettes,  cela vaut le déplacement!😀

Pour l'histoire des cernes, je viens de prélèver un rejet de robinier et les cernes me paraissent larges. Cela, sur un terrain encombré,  calcaire,  en pente raide, sur le bord d'une voie rapide..... le CO2 peut être ? 😉

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Il y a 2 heures, Picpic45 a dit :

C'est principalement cette partie qui peut apporter une réponse à la question soulevée au début du post à propos des cernes du robinier coupée par Séregon

 remarque , si je dis merci , c'est pas parce que ça apporte de l'eau a mon moulin mais car c'est instructif ...  :wink:

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il y a 22 minutes, seregon a dit :

Remarquez aussi comme une même cerne peut être plus épaisse d’un côté qu’en de l’autre. 

En général c'est dû à une pousse sous contraintes mécanique (pente, vent, ...) qui donne du "bois de réaction". D'ailleurs les arbres ne réagissent pas de la même manière selon leur famille (résineux/feuillus) :

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Au fait c'est UN cerne :wink:

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il y a une heure, yippee kaï a dit :

le CO2 peut être ?

Le CO2 est le principal facteur limitant de la croissance des plantes (photosynthèse). La teneur optimale pour les plantes est de 3% environ dans l'air alors que la teneur moyenne de l'atmosphère à la campagne (en augmentation) n'est que d'environ 0,03 %. Dans les serres, on pratique une "fumure" carbonique en augmentant le taux de CO2 afin de faire pousser les plantes plus vites (probablement au détriment du goût malheureusement).

Edited by Picpic45
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J'ai suivi l'an dernier une formation sur le net portant sur l'anatomie du bois. C'était passionnant mais aussi très exigeant pour (ce qu'il reste de) mes neurones :nerd:...

La partie qui traite notamment de la différence de nature du bois de tension et de traction chez les feuillus et les résineux ne peut qu'intéresser fortement un facteur d'arc novice, amateur ou confirmé...

Je pense que je vais m'y ré-inscrire cette année s'il y a une saison 2... Si jamais ça en intéresse certains, je fais suivre le lien : https://www.fun-mooc.fr/courses/lorraine/30003S02/session02/about

Edited by Le Paresseux
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