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Cordes Naturelles


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Super pour la démo, Pedro. Terb, si ça t'intéresse, il y a une archive sur WA d'un gars qui avait tressé sa corde d'arc en ortie (un travail évidemment remarquable au passage) et elle encaissait la cinquantaine de livres de l'arc, quand même (un flat ou un Holmegard si je ne m'abuse)... J'ai réussi de mon côté à faire une sorte de corde rustique en ortie (sans non plus viser la qualité requise pour une corde d'arc) mais il me semble que la corde n'est rien sans la cire qui en prolonge considérablement la durée de vie... Mais bon j'ai pas trop la main avec les cordes (et c'est quand même un peu ballot pour un type qui persiste à vouloir jouer de la gratte) :wacko: ...

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Avec l'hortie, j'ai un soucis je n'arrive pas à récupérer les fibres longue de la tige. DOnc 2 questions:

1°: prenez vous une espèce d'hortie particulière? mais en France il ne me semble pas qu'il y en ait beaucoup de différentes.

2°: Quel est votre mode opératoire pour récupérer ces fibres?

Pour mémoire ce film de Shawn Woods, admirez à la 1mn50 comment il récupère les fibres d'horties, vous faites pareil? Par ce que moi :wacko: :

https://www.youtube.com/watch?v=EoNmUJWNCMw

Edited by nono189
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Salut Nono !

Ben non, moi j'ai pas procédé comme le gars de la vidéo. En preum's, collecte en bord de fleuve (la Garonne) de GRANDES orties (notamment nourries par les engrais des champs de maïs à côté) principalement parce que grandes orties = + de probabilités d'en extraire des fibres de + grosses longueur(s) et largeur(s) (même si la largeur n'est pas le premier des critères pour façonner un toron de qualité).

Effeuillage à la main à l'aide d'une main enroulée au + près de la tige (par ce procédé, l'ortie ne pique pas ou très peu). Ensuite, je casse la pulpe à l'intérieur progressivement sur toute la longueur avec 2 X 2 doigts (en pliant la tige de façon répétée et rapprochée) progressivement et surtout sans chercher à couper la fibre (ce qui est facile vu que précisément la fibre est...fibreuse :ouf: et résiste naturellement à la rupture). Le reste des parties cassantes (la pulpe) est facile à décoller. Ensuite t'as un bout de fibre qu'il vaut mieux espérer le plus long possible et tu peux la rouler en toron comme le fait le gars. Possible de laisser sécher enroulé le toron frais autour d'une tige genre fût de flèche le temps qu'elle prenne le pli ou tressage illico d'une corde à l'aide d'un 2° toron et en torsion cette fois-ci inverse du sens des torons selon le process habituel.

Possible aussi de rajouter un nouveau toron pour allonger le tressage et ainsi de suite.

Le truc, c'est qu'il faut pas tarder à la cirer pour une longévité et une résistance optimale.

Faudrait que je pense à prendre mes essais en photo mais bon disons que le résultat est plutôt rustique (style corde de Cap'tain Cavern) et plutôt éloigné de la finesse requise pour notamment une corde d'arc.

La soluce serait plutôt de pratiquer un rouissage de l'ortie récoltée, à savoir pourrissement dans l'eau des tiges jusqu'à séparation de la moëlle d'un côté et des fibres de l'autre (délicat et à surveiller comme le lait sur le feu, ni trop ni trop peu)...

Mais bon : pas encore testé pour faire bref...

Ouf, zé soif :09: !

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La seule corde en ortie sérieuse que j'ai vue (800 flèches tirées) a été faite par Hartung...............orties rouies ET cardées............et c'est quand même du 4 à 5mm de diamètre,,,,,,,tout à fait compatible avec les encoches et la corde d'Ötzi..........

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Oui et j'avais oublié de préciser que juste après avoir coupé les tiges, je les fends en 2 à l'aide d'une lame bien affûtée dans le sens de la longueur en essayant d'être le plus régulier possible pour obtenir 2 demies orties les plus longues possibles. Là il faut faire gaffe à rester le plus régulier possible quand on arrive aux "noeuds" sur la tige (ça fait des sortes de vague à intervalles réguliers). Ça n'est évidemment qu'après qu'il est possible d'enlever la moëlle.

Très intéressant, en tout cas, la fabrication des cordes en fibres naturelles. J'ai aussi essayé la fibre de tilleul : ça marche bien et c'est solide. Je vais chercher le sujet sur la corde d'Hartung : avant les grands froids, ça serait pas bête de faire quelques récoltes de plantes fibreuses. Je me demande aussi ce que vaudrait de la fibre tirée des racines de robinier/pseudo acacia : quand je vois comment cet arbre marcotte et marcotte pour finir par coloniser toujours davantage de terrain, je suis quasiment certain que ça pourrait constituer un très bon matériau de base pour de la corde...

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post-13761-0-63203300-1442566213_thumb.j

La cordelette en tilleul... Je me suis étonné de la régularité du diamètre qu'il est possible d'atteindre avec un tel matériau... Et tout ça fait à la main vitteuf... Initialement je voulais poisser les 2 torons avec mon bâton spécial cire archerie mais pas moyen de remettre la main dessus dans mon bazar... Mais j'avais auparavant quand même allumé une bougie et fait glisser les torons dans la cire chaude tout en imprimant la torsion (sur un autre essai)...

Bref, je tire de toutes mes forces sur la cordelette non cirée pour la casser et elle résiste, la bougresse... J'ai même voulu la tester sur un petit arc en if que je n'ai jamais finalisé (parce que trop court pour un adulte mais trop puissant pour un enfant) mais comme je n'ai pas commencé par faire la boucle fixe sur la cordelette, difficile d'aller jusqu'au bout pour pouvoir bander l'arc... Ça me donnerait presque envie de la défaire intégralement quitte à recommencer proprement avec cirage des 2 torons, tressage de la boucle fixe et noeud d'archer sur la branche du bas...

En tout cas, le tilleul a ceci d'intéressant que la nature a parfois déjà bossé pour vous si on récupère l'écorce dans des flaques d'eau... Le rouissage est pratiquement déjà terminé...

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Salut Robin ! Tout de suite j'ai ma bagnole à aller récupérer au garage mais je reviens sur le sujet un peu + tard... Sinon voir ce que j'écris un peu + haut (réponses à Nono rapport aux cordes d'orties) : on peut procéder de plusieurs façons avec l'ortie mais j'avoue découvrir les possibilités du tilleul que je trouve + simple à manier... Mais bon je pense que le maître-mot reste la préparation des fibres : un bon rouissage suivi de cardage permet de tirer parti de beaucoup de fibres naturelles, je pense...

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Merci Nono !

A vrai dire, pour ce qui est du rouissage, je ne saurais pas te dire, ne l'ayant jamais pratiqué. Avec le tilleul, je me suis borné à faire de la récup d'écorces qui avaient commencé à pourrir dans des flaques. J'ai vu les fibres jaune clair qui se détachaient de l'écorce et ça m'a apparu intéressant d'en récolter pour tester + tard (à cette époque, je testais la fibre d'ortie). Quand j'ai vu qu'il y avait des fibres pratiquement en bas de chaque tilleul (ils sont plantés de part et d'autre d'une rue dans ma ville), j'ai en récolté le maximum possible (et donc aucun arbre n'a été maltraité pendant le tournage ouaf).

Pour ce qui est de l'ortie, il y a un point de pourrissement critique qu'il ne faut pas dépasser (et ça doit être itou pour le chanvre euh textile :06: )...

Mmm bref... Je crois savoir qu'il faut sortir les tiges de l'eau (ortie ou chanvre) avant que les fibres ne se soient complètement détachées de la "pulpe"/moëlle et finir le boulot manuellement.

Le secret de la fabrication d'une corde digne de ce nom réside à mon sens en partie dans le fait de créer au préalable de la fibre de qualité en quantité, la + longue possible et peignée (pour tout dire cardée).

Ensuite il faudra intégrer inévitablement de nouvelles fibres aux torons en cours de fab' (c'est la majeure différence avec le fil de Dacron qui reste du même diamètre tout du long). Là il faut évidemment alterner (allonger un toron puis l'autre plus loin), chaque ajout pouvant éventuellement constituer un point de faiblesse (une corde préhisto peut sembler casser alors qu'elle n'a fait que se défaire)...

Ça reste un travail de bénédictin et il faut savoir être patient (ce qui n'est pas tout le temps mon cas).

J'avoue que j'aimerai bien tester le cheveu également : vu sa régularité et son hydrophobie, ça devrait donner quelque chose d'intéressant (d'ailleurs Viollet-le-Duc qui n'a pas pu sortir que des boulettes le cite en qu'ancien matériau de corde d'arc)...

Voilà voilà :ouf:

Edited by Le Paresseux
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A Guédelon, la cordeuse (fort sympa d’ailleurs) m'avait expliqué vite fait comment on réalise une corde en ortie. Je doit d'ailleurs la tenir au courant de mes "expériences", lui dire si ça marche bien...

D'abord, couper ou arracher l'ortie avant qu"elle ne fasse des fleurs, après elle est trop dure, et avant elle est plus tendre...

-Pour ne pas se piquer (ce que disait Le Paresseux je crois), la prendre à la base et tirer vers le haut pour l'effeuiller complètement, enlever une parti du bout aérien (qui est trop tendre)

-Écraser chaque départ de feuille, les "noeuds" avec une pierre

-Passer son ongles sur toute la longueur en "fendant" la tige

-Écarter les deux parties et enlever la pulpe

-Laisser sécher 24h au soleil

-faire la corde (plus de précision si j'ai le temps demain...)

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Le rouissage, pour ce qui est du lin, en Normandie on voit des champs pleins de lin, étalé en rangée, c'est en même temps étonnant et joli a voir :ouf:

On m'avait expliqué mais je ne me souviens pas bien, donc de mémoire, le but est je crois de faire "pourrir" le lin pendant une dizaine de jours environ, avec la pluie en Normandie, c'est bien humide, le but étant de pouvoir séparer les brins plus facilement... Cependant, il ne faut bien entendu pas trop le faire pourrir.

Je suis sur qu'on peut trouver toutes les informations qu'on veut sur gogl... :typing:

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Merci Bowboo pour les précisions des périodes de cueillette de l'ortie (sympa d'en apprendre toujours un peu davantage sur cette plante) !

voilà qui est foutrement intéressant. pour m'éviter un nœud au cerveau, les cordes des longbow anglois étaient en lin ou ortie, tilleul, cheveux (wtf?) ?

Salut Terb !

A ma connaissance, on ne voit que le lin comme proposition de corde histo médiévale, sûrement parce que le lin continue tout à la fois d'être cultivé aujourd'hui (d'ailleurs la France représente la majorité de la production mondiale :France: ) et qu'on sait que cette plante était utilisée à la fois comme fibre textile et comme matériau de corde à l'époque. Du coup, le compromis (il y en a toujours un) est facile à établir entre l'authenticité histo et la disponibilité actuelle de la fibre.

La ramie (une variété d'ortie) est cultivée également vu qu'on sait la tisser et donc fabriquer du textile mais elle est tout à la fois moins connue et moins développée en tant que culture agricole (les 2 facteurs marchent souvent de pair). La fibre d'ortie préparée n'est donc pas disponible à la vente (par exemple sous la forme de pelote de ficelle en GSB comme c'est le cas pour le lin) et c'est donc logique de ne pas la voir utilisée en reconstit' médié. Ou alors il faut la faire soi-même et c'est quand même tout un taff d'arriver à fabriquer tout seul une corde viable (et quand ça pète au bout de 3 tirs, tu comprends que ta technique n'est pas encore tout à fait au point).

Quant aux cheveux, j'ai lancé vite fait une recherche hier sur le net mais à part quelques survivalistes, tout le monde semble avoir oublié la bonne résistance du cheveu à la traction et donc la possibilité d'en tresser de la corde. Là il y a sûrement un territoire à nouveau vierge pour qui se sent d'expérimenter... Si jamais j'avais la matière première à disposition (recyclage d'une perruque par ex), je me lancerais dans l'aventure...

Pour ce qui est du liber de tilleul, je suis persuadé qu'on peut en faire de la corde d'excellente qualité. L'avantage de cette matière est sa longueur : une écorce proprement dépiautée (de la façon dont Cesar l'indien s'y prenait pour décoller de grandes surfaces d'écorce de bouleau pour recouvrir son canoë) et c'est la possibilité qui s'offre de torsader des torons réguliers de plusieurs mètres d'affilée, une fois le rouissage effectué. Ce qui représente un avantage conséquent par rapport au fait d'ajouter de la fibre en cours de fab'. Je connais des tilleuls qui sont régulièrement taillés tous les 3 ou 4 ans et ou il serait possible d'effectuer de telles récup' dans ces longueurs...

Ce qu'il faut garder en tête, c'est que certaines matières premières utilisées par nos aïeux l'étaient parce que le mode de fabrication/production et l'économie de l'époque le permettaient... L'ortie et le chanvre utilisés en tant que textile au Moyen Âge étaient moins onéreux et revenaient moins cher que d'importer du coton (pourtant connu au moins dès les Croisades notamment du fait des échanges avec l'Orient)... Aujourd'hui c'est juste l'inverse et il est + économique de s'acheter des fringues en coton plutôt qu'en chanvre ou en lin...

L'explication tient en partie au fait que la fibre de coton est plus facile à travailler industriellement (parce que + régulière naturellement) et donc + rentable que la fibre de lin ou de chanvre... D'ailleurs on s'en aperçoit très vite quand on a un drap en lin dans les mains : il y a toujours des sortes d'irregularités qui "dépassent"... En gros c'est à la fois l'industrialisation et la mondialisation qui ont relégué l'ortie et surtout le lin dans les sphères marginales dans lesquels ces deux types de fibres restent cantonnées à l'heure actuelle en Europe...

Pour ma part, nul doute que nos ancêtres n'aient pas expérimenté la majeure partie des matières fibreuses naturelles qui étaient dans leur environnement...

Et comme on l'entend souvent sur WA, "l'absence de preuves n'est pas la preuve de l'absence" :hmmm:...

Edited by Le Paresseux
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Le rouissage, pour ce qui est du lin, en Normandie on voit des champs pleins de lin, étalé en rangée, c'est en même temps étonnant et joli a voir :ouf:

On m'avait expliqué mais je ne me souviens pas bien, donc de mémoire, le but est je crois de faire "pourrir" le lin pendant une dizaine de jours environ, avec la pluie en Normandie, c'est bien humide, le but étant de pouvoir séparer les brins plus facilement... Cependant, il ne faut bien entendu pas trop le faire pourrir.

Je suis sur qu'on peut trouver toutes les informations qu'on veut sur gogl... :typing:

Le climat actuel de la Normandie est en effet idéal pour la culture du lin, avec juste le mix idéal de soleil et de pluie (ni trop ni trop peu dans les 2 sens)...

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